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20/05/2014

En France, l'ennemi des entreprises est moins "l'Etat" que l'attitude des banques

...qui leur refusent les crédits et préfèrent le casino global...

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Arnaud Montebourg n'a pas eu tort, hier, de mettre la Fédération bancaire française en face de ses responsabilités. Soulignant « l'insatisfaction exprimée par de nombreuses entreprises qui témoignent d'un accès beaucoup trop difficile au crédit », il a indiqué notamment que – selon la Banque de France – plus de 40 % des TPE françaises ayant sollicité un crédit bancaire au premier trimestre 2014, se le sont vu refuser. Le ministre a demandé « qu'un travail soit conduit entre ses services et la FBF pour aboutir à un engagement des établissements bancaires pour l'accès au crédit des PME et TPE et en particulier au crédit de trésorerie ». Et il a souhaité « que les objectifs de développement du crédit aux PME ou TPE tiennent une place importante dans les plans stratégiques reflétant l'activité des banques, qui eux-mêmes déterminent les rémunérations variables des dirigeants d'établissements bancaires ». Montebourg va d'ailleurs « demander des explications » à ceux des dirigeants de banques dont les rémunérations augmentent de façon « indécente »... alors qu'ils refusent de financer des enteprises.

Ce problème est dramatique pour les PME. Et il est scandaleux, quand on sait les efforts sans contrepartie fournis par l'Etat (donc le contribuable) en faveur des banques françaises.

Le silence des dogmaticiens libéraux, à ce sujet, n'est pas moins scandaleux. Mais il est compréhensible ! Avec ce système bancaire qui ne finance plus l'économie réelle, le libéralisme s'est réfuté lui-même ; ses chantres se réfugient dans l'évasif.

 

 

 

 

<< Alors que les gains d'un tout petit nombre  s'accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent  d'une façon toujours plus éloignée  du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d'idéologies qui  défendent l'autonomioe absolue des marchés et la spéculation financière.  Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des Etats chargés de veiller à la préservation du bien commun... Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d'accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile [...] reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue... >>

Pape François, Evangelii Gaudium, 2013.

 

 

 

Commentaires

PENDANT CE TEMPS, TOTAL...

> Il est vrai que l'attitude des banques est scandaleuse, mais l'Etat tel qu'il est aujourd'hui est aussi l'ennemi des PME et TPE : taxation délirante, inflation législative continue... On connaît tous des dirigeants d'entreprise bossant nuit et jour pour un salaire à peine décent. Pendant ce temps, Total ne paie pas d'impôts sur les bénéfice (entre autres). Bref, l’État subit une perversion complète de son rôle, et a été mis au service de l'oligarchie.
Notre État est à l'image de François Hollande (à moins que ça ne soit l'inverse) : fort avec les faibles, faible avec les forts.
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Écrit par : Gilles Texier / | 20/05/2014

après les Etats, les hôpitaux ?

> Un émir privatise tout un étage d'un hôpital public ... public ?

www.lemonde.fr/sante/article/2014/05/19/l-hospitalisation-d-un-emir-relance-le-debat-sur-l-accueil-de-riches-patients-etrangers_4421129_1651302.html

hypocrisie répugnante du patron de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris :

«J'assume ce côté 'Robin des bois': à un moment où nous avons besoin de tous les moyens pour soigner les plus modestes (...) gagner de l'argent sur ces patients qui en ont les moyens, cela ne me choque pas (…) renoncer à ces riches patients serait contre-productif».

Prendre le risque de refuser du monde pour manque de place n'a rien d'un "côté Robin des Bois"

Écrit par : E Levavasseur / | 20/05/2014

Gilles,

> vous avez 100% raison. La réalité de ce monde est l'alliance de l'Etat et des grandes entreprises contre le peuple et les petits entrepreneurs. C'est pour cela que le discours libéral (mois d'état) ou étatiste (de gauche à droite) est dépassé et trompeur.
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Écrit par : Ludovic / | 20/05/2014

TOTAL

> Si Total ne paie pas d'impôts, c'est parce que l'implantation multinationale permet des cascades de facturation qui font apparaître les marges d'exploitation dans le pays de son choix et, de plus, les sièges peuvent être dans les pays d'Europe ou les impôts sont les plus faibles. Nous n'avions plus de moyens juridiques de nous y opposer.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/05/2014

NAPOLON III

> "Si la pluie tombe très fortement en un endroit localisé, celle-ci est 'perdue' et les gains globaux sont moindres même pour ceux qui en ont profité ; tandis que si celle tombe de façon plus uniforme sur l'ensemble de la terre, c'est l'ensemble qui en profite et le total des gains est bien plus important ; il doit en être de même pour le partage des bénéfices"
Ce n'est pas la formule exacte mais l'idée est là.
(paroles attribuée à Napoléon III).
NB : Il n'est nullement question d'égalité, mais simplement pour employer des mots plus d'actualité de décence dans les inégalités.
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Écrit par : franz / | 20/05/2014

L'EXPÉRIENCE D'UNE T.P.E.

> Non, on ne peut pas sérieusement mettre sur le même plan les ravages de la dérégulation financière et le rôle de l'Etat, qui certes perd chaque jour davantage de vue le bien commun et l'intérêt supérieur de la nation aux profits des doctrines apatrides, mais reste un tout petit joueur en matière de nuisance.
Je travaille depuis 15 ans dans une TPE de 4 personnes dont je suis le cofondateur et titulaire de 20% des parts. Et oui, parfois, nous devons ramer contre des absurdités étatiques nuisibles (par exemple, récemment, la taxation rétroactive des PEE qui a annulé tout l'intérêt pour nous d'avoir mise en place cette solution d'épargne pour nos employés).
Mais ce contre quoi nous devons réellement lutter pour survivre, c'est la répercussion sur notre facturation de la pression actionnariale sur les gros groupes dont nous sommes sous-traitants, le dumping social (notamment au sein de l'UE, et notamment de la part des "bons élèves", expression qui en bon français devrait se traduire par "les plus esclavagistes"), ou encore le siphonnage généralisé, par les fractions financières et direction de notre branche, du travail effectué sur toute la ligne de production par la fraction industrielle et services.
Mettre cela sur le même plan que la taxation et l'administration de la République, ça n'est pas sérieux...
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Écrit par : Christian / | 20/05/2014

PLUS POUR LES ACTIONNAIRES, MOINS POUR LES SALARIÉS

> Tiens, Christian, votre réflexion rejoint la mienne, inspirée à l'instant par la réception du mail aux "collaborateurs" envoyé par notre PDG (pour ma part, grosse boîte française de plusieurs milliers de salariés), nous expliquant que les résultats de 2013 sont au dessus des attendus mais que la participation versée aux salariés diminuera de 35%.
Dans le même temps, nous apprenons également que les dividendes des actionnaires ont augmenté de 27% entre mai 2013 et avril 2014...
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Écrit par : Isabelle Lagrange / | 20/05/2014

DANS LA FINANCE

> Vous je ne sais pas, mais quand je regarde ceux de mes amis qui affichent "convictions de droite" et "valeurs entrepreneuriales", je remarque qu'ils sont presque tous dans la banque ou les assurances. Aucun dans l'économie réelle.
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Écrit par : Quiniou / | 20/05/2014

@isabelle

> Je n'ai pas les chiffres en tête, mais la société qui m'emploie est dans le genre de situation !

@Quiniou

Pas que, j'en connais dans l'imprimerie (PME, mais qui en ce moment peine). Ceci étant, je ne sais pas exactement ce que recouvrent vos guillemets.
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Écrit par : franz / | 20/05/2014

NAPOLÉON III

> L'extrait exact de Napoleon III :
"Le prélèvement de l'impôt peut se comparer à l'action du soleil qui absorbe les vapeurs de la terre pour les répartir ensuite, à l'état de l'eau de pluie, sur tous les lieux qui ont besoin d'eau pour être fécondé et pour produire. Lorsque cette restitution s'opère régulièrement, le fertilité s'ensuit, mais lorsque le ciel, dans sa colère,déverse partiellement en orage, en trombes et en tempêtes, les vapeurs absorbées, les germes de production sont détruits et il en résulte la stérilité... C'est toujours la même quantité d'eau qui a été prise et rendue. La répartition seule fait donc toute la différence. Equitable et régulière, elle crée de l'abondance ; prodigue et partielle elle amène la disette.
Il en est de même dans une bonne ou mauvaise administration. Si les sommes prélevées chaque année sur la généralité des habitants sont employées à des usages improductifs, comme à créer des places inutiles, à élever des monuments stériles, à entretenir au milieu d'une paix profonde, une armée plus dispendieuse que celle qui vainquit à Austerlitz, l'impôt, dans ce cas, devient un fardeau écrasant, il épuise le pays, il prend sans rendre... C'est dans le budget qu'il faut trouver le premier point d'appui de tout système, qui a pour but le soulagement de la classe ouvrière."

Comment ne pas penser à nombre d'état et d'entreprises en lisant cela. A la Fed qui déverse chaque mois des milliards dans des banques pour quel rendement autre que la spéculation boursière ?
Je laisse chacun méditer (et diffuser).
Ou pourquoi l'homme se coupant de son milieu naturel perd la tête (le [bon] sens des choses [naturelles]).
Le créateur a mis sous nos yeux la création pour s'en [émerveiller et] inspirer, pas pour la piller ... au débit des générations à venir, donc nos enfants ... d'où la nécessité de détruire aussi la famille, pour couper le lien inter-générationnel (et nos éventuels scrupules)!
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Écrit par : franz / | 20/05/2014

LE MARCHÉ DÉTRUIT TOUTE VALEUR

> Oui, les banques devraient réinvestir massivement dans l'économie réelle. Il devrait être refait une banque de détail qui ne soit plus l'annexe de la banque d'Investissement. Pour cela, il faudrait
Le marché financier est un trou noir dans lequel toute valeur s'effondre inexorablement.
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Écrit par : Spooner / | 21/05/2014

@ spooner

> oui car le but de l'économie est devenu de gagner de l'argent, pas de rendre service en gagnant sa vie (et son Salut).
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Écrit par : E Levavasseur / | 21/05/2014

BANQUES

> le " bank bashing", tout comme le tir à la foire, est un exercice qui paie à tous les coups surtout en période électorale.Monsieur Montebourg sait bien en tirer parti;
Si 40% des TPE(très petites entreprises)ont vu leur demande de crédit refusé au 1T 2014,il faudrait savoir ce qu'était ce pourcentage ,disons pour les 5 dernières années;je soupçonne qu'il n'était peut-être pas si différent ,les TPE étant par nature des structures fragiles et souvent très jeunes(je crois que leur taux de mortalité des deux premières années est de l'ordre de 40% aussi, à vérifier).La prudence des banques à leur égard n'est donc pas forcément si condamnable que cela .
Le pourcentage de crédits refusés à des PME serait une information beaucoup plus significative et là aussi sans doute pas si différent des années précédentes malgré l'agravation de l'état de santé de nos PME année après année. En tous cas,une grande partie de l'activité des banques concerne bien l'économie réelle et en particulier l'octroi de crédits aux entreprises;il suffit pour le vérifier de se référer aux rapports annuels des banques commerciales(évidemment,nous ne parlons pas ici de nos amis de Goldman Sachs).C'est des marchés que l'on peut dire qu'ils développent en bonne part une activité"virtuelle".
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Écrit par : Girondin / | 21/05/2014

@ Pierre Huet

> Vous avez raison sur le fond et je ne connais pas specifiquement le cas de Total.
Néanmoins , pour m'être occupé il y a quelques années des Prix de Transfert dans un grand groupe industriel français du CAC 40 réalisant plus de 20 milliards de CA intra Groupe, les règles en la matière sont très strictes, et nous étions très vigilants sur les respect de celles-ci. J' ai croisé quelques fiscalistes de Bercy qui étaient d'excellent niveau et qui ne lâchaient rien.
Souvenez vous d'Orange qui a payé plus de 2 milliards d'amende en 2013 ( Stéphane Richard, son PDG tête à claque : "ces deux milliards d'euros, c'est 0,1 point de déficit public en moins que j'ai apporté en gants blancs sur un plateau d'argent au gouvernement".)

Dans certains pays, nous avions ponctuellement des pertes fiscales reportables ( suite à des acquisitions, faites notamment dans certains pays d'Europe de l'Est à la fin des années 90) dont nous avons essayé de profiter, mais très sincèrement je ne vois pas comment nous aurions pu dans la durée diminuer l'imposition du Groupe en jouant sur les flux.
Pour une entreprise industrielle, qui fabrique des produits à un endroit et les vend à un autre, avec transport de marchandises, stockage, droits de douane et tutti quanti, ce n'est vraiment pas évident.
De plus, pour les Groupes présents industriellement dans plusieurs pays, chaque Administration fiscale partie-prenante va réclamer sa part du gâteau : si vous mettez votre marge en Roumanie ou en Irlande ( respect. 16 % et 12.5% d'IS) c' est non seulement le fisc francais que vous aurez sur le dos, mais aussi italien, allemand, ou espagnol....
Pour les entreprises de services, c'est certainement plus facile de contourner les règles et de localiser de la marge la ou ils veulent, j'en conviens.

Et encore une fois, ma modeste expérience n'enlève strictement rien à la véracité de ce que vous dites.
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Écrit par : Flavien / | 22/05/2014

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